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La fille qui rêvait d'une aiguille et d'une bobine de fil
19 janvier 2011

Le rescapé

Lundi matin, sortie à Drancy avec deux classes de troisièmes (en tout 28 élèves puisque faire remplir une fiche d'autorisation de sortie à leurs parents et la ramener à temps au collège semble être une compétence non encore acquise par nos charmants ados de 14, 15, 16, et 17 ans environ).

Vingt-huit élèves donc et quatre accompagnateurs (et heureusement qu'on était quatre...).
Nous arrivons à Drancy, à la cité de la Muette, les élèves se contrefichent déjà de savoir que cette cité était un camp de transit pour Auschwitz. On rentre dans le musée, N. (un garçon) en profite pour mettre une main aux fesses de L. (un garçon aussi), autant dire que ça l'énerve grave et que ça commence à chauffer un peu. On les calme et on rentre.

Pendant l'intervention d'un témoin de la seconde guerre mondiale, le premier rang écoute (ben oui quand même, il y aussi des p'tits ados adorables dans le lot qui écoutent et posent des question), dès le deuxième rang, c'est la Berezina, ou Verdun pour rester dans le contexte, certains jouent avec leur portable, des filles se remaquillent (j'ai supprimé le gloss rose pailleté qu'elles ne risquent pas de revoir un jour, gniark gniark), d'autres papotent comme si de rien n'étaient. Bref, on finit par sortir et la visite se déroule à peu près bien malgré les rires très inconvenants de certains décérébrés que nous avions eu la mauvaise idée d'emmener.

On rentre, ouf, le trajet en car semble bien se passer. Ce qu'on ne savait pas à ce moment-là, dans notre innocence stupide, c'est que pendant la visite, S. a envoyé un texto à N. pour le prévenir que L. compte l'attendre à la sortie du bus pour lui faire sa fête. Du coup, N. appelle son frère pour qu'il vienne tabasser L.

On sort du bus, deux filles se jettent l'une sur l'autre et ça castagne sévère. On les sépare sans arriver à comprendre pourquoi elles se sont battues. (On en est quand même, au deuxième dépôt de plainte contre cette gamine qui a déjà tellement tabassé une fille de la classe en début d'année qu'elle n'a jamais voulu revenir au collège.)

C'est alors que le chauffeur du bus descend et nous annonce que les élèves ont fissuré la vitre arrière avec le marteau brise glace (et dire que nous les avions trouvé calme pendant le trajet...).

L'une des profs rentre dans le collège avec le chauffeur pour faire un constat. Pendant ce temps, L. et N. se jettent l'un sur l'autre. On les sépare. L. a le nez en sang et N. est tellement excité que j'ai bien cru que j'allais prendre un gnon moi aussi!

Le grand frère arrive et la baston reprend. On les sépare à nouveau et on arrive enfin à les disperser!


Mardi après midi, j'ai déjà passé l'intégralité de ma pause déjeuner à remplir des rapports pour que les élèves soient sanctionnés, mes troisièmes arrivent au compte goute en classe avec 10, 15, 20 minutes de retard.
A chaque fois, je rempli un billet pour envoyer l'élève à la vie scolaire et ne les accepte pas en cours.
Mais ils reviennent, refusent d'être exclus (à croire qu'ils m'aiment bien finalement...), crient, s'énervent... C. me claque même la porte au nez en me hurlant dessus (cela va sans dire "avec insolence").

Et après, je m'étonne encore d'être en retard dans le programme!

Du coup, je suis moyennement motivée par les supers projets couture ou tricot.
J'ai raté une jupe ce week end (je suis maudite avec les jupes, c'est mon troisième ratage), j'ai cousu un pantalon de pyjama mais trop court (grosse bidouille pour l'allonger), j'ai ressorti mon crochet et fait des petits carrés mais je ne sais pas quoi en faire. Bref, c'est la grande motivation!

Du coup, plutôt que de rater un énième bidule et ayant la grosse flemme de me lancer dans un vrai projet, j'ai plongé dans mon panier à tricot et j'ai ressorti les morceaux d'un gilet tricoté en 2006(!!!!) que je n'avais jamais cousu puisque les manches étaient un peu petites et ne s'ajustaient pas aux devants au niveau du raglan.

gilelet_1


J'ai pas mal bidouillé au blocage et j'ai enfin réussi la couture...
Mais après avoir vaincu ce premier problème, je me suis aperçue qu'il était beaucoup trop petit. Heureusement il me restait de la laine et je l'ai rallongé avec une bordure au point mousse.

gilet_2

gilet_3



Il est super doux et pour une fois avec les modèles de la Droguerie, il n'est pas trop large! Mais je trouve que les manches rebiquent un peu trop et les bordures devant ne sont pas très jolies. Il va falloir que je bidouille encore un peu pour qu'il soit à ma convenance.

Maintenant je vais aller boire un bon café, corriger mes copies, préparer la réunion pour l'histoire des arts (déjà qu'ils se foutent totalement de l'histoire tout court, on va bien se marrer avec l'épreuve d'histoire de arts). Heureusement, il y a un paquet de petites madeleines dans le placard pour me motiver!

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Commentaires
M
ton gilet est adorable quand a ton petit récit, j'espère que tu ne gardes pas trop de mauvais souvenirs de cette journée.... j'espère en tout cas que mes anciens profs n'ont pas tous gardé cet état d"esprit. heureusement la couture est un défouloir !!!
B
Tu as toute ma compassion... Les "miens" peuvent être insupportables, mais pas à ce point! Courage :-)
V
Wow, great day!<br /> Ma pauvre... <br /> Take it easy et continue de nous raconter, ça décharge...<br /> Bécots<br /> Virginie
M
ben mis a part l'histoire, qui m'en rappelle vaguement d'autres, je trouve ce petit gilet à croquer !<br /> bien joué
R
je suis désolée, mais je n'ai pas pu m'empêcher de rire en lisant ce récit...<br /> Et je me dis que finalement, mon ado est vraiment charmant, malgré tout. <br /> Bon courage...
La fille qui rêvait d'une aiguille et d'une bobine de fil
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